La projection gratuite de Barbie en plein air à Noisy-le-Sec devait être un simple rendez-vous estival pour les familles. En quelques heures, l’événement a tourné à la polémique : une poignée d’habitants est venue menacer les agents municipaux, accusant le long-métrage de faire l’« apologie de l’homosexualité » et de nuire à l’image de la femme. Face au risque, le maire Olivier Sarrabeyrouse a préféré annuler la séance avant de déposer plainte. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour « menace, violence ou acte d’intimidation envers un chargé de mission de service public ». La réaction politique est immédiate : le préfet de police Laurent Nuñez dénonce un « repli communautaire », la ministre de la Culture Rachida Dati promet des mesures fermes, tandis que les réseaux sociaux s’enflamment. Au-delà du fait divers, l’affaire interroge la place de la culture populaire, la liberté de programmation et les tensions identitaires qui traversent les banlieues françaises en 2025.
Film Barbie annulé : retour sur les pressions qui ont stoppé l’écran géant
Avant d’évoquer les aspects juridiques, il faut comprendre comment un blockbuster Hollywoodien produit par Warner Bros et inspiré de la franchise Barbie de Mattel a pu cristalliser autant de crispations dans une ville de 45 000 habitants.
- 8 août 2025 : installation du matériel pour « Ciné sous les étoiles » sur la place du Londeau.
- Entre 18 h et 19 h : une dizaine de jeunes encerclent les agents et menacent de démonter l’écran.
- 20 h 30 : la mairie décide d’annuler la projection pour protéger le public.
- 14 août 2025 : dépôt de plainte et ouverture d’une enquête du parquet.
Le film de Greta Gerwig, salué pour sa satire féministe, a pourtant déjà rassemblé 1,4 milliard de dollars au box-office mondial. À l’affiche : Margot Robbie et Ryan Gosling, icônes d’une adaptation film devenue phénomène planétaire.
Ce que disent la mairie et les opposants
Dans son communiqué, le maire pointe « une forme de censure morale ». Les opposants, eux, affirment défendre des « valeurs familiales ». Entre ces positions, une question : la programmation culturelle doit-elle plier face aux menaces ?
- Le préfet Nuñez a saisi la justice pour « empêchement de mission de service public ».
- La ville envisage de reprogrammer le film sous escorte policière.
- Des élus rappellent que le film est classé tout public par le CNC.
Accusations d’« apologie » : entre censure morale et débat sociétal
Les critiques dirigées contre Barbie ne surgissent pas dans le vide : elles s’inscrivent dans une tension plus large entre liberté culturelle et revendications identitaires.
- Censure morale : certains groupes considèrent le film comme une provocation pour leurs valeurs.
- Séparatisme : les autorités y voient une tentative de créer des « zones de non-droit culturelles ».
- Instrumentalisation politique : l’extrême droite utilise l’affaire pour dénoncer la « laxisme » municipal.
Les spécialistes du cinéma rappellent que la saga commercialise déjà poupées, jeux vidéo et séries. Cette production cinématographique n’est qu’une étape de plus dans l’adaptation film d’un jouet culte apparu en 1959. Pour aller plus loin sur la transformation d’un produit en phénomène global, on pourra consulter ce guide sur la gestion de contenu numérique qui illustre la nécessité d’adapter la forme au public.
Derrière l’écran : chroniques d’une franchise qui divise
Depuis la sortie de « Barbie » en 2023, la question du genre et de la représentation alimente sites de critiques et plateaux TV. Quelques faits marquants :
- La sortie initiale a coïncidé avec les débats sur la PMA pour toutes.
- Le hashtag #BarbieBoycott a gagné 200 000 mentions en un week-end.
- Des pays d’Asie ont censuré certaines scènes jugées trop « occidentales ».
Pour comprendre les ressorts du boycott, on peut s’inspirer des techniques d’analyse de marché présentées dans cet article sur l’assurance voyage, qui montre comment les variables culturelles influencent la consommation.
Quelles suites judiciaires et culturelles pour le cinéma en plein air ?
L’annulation ouvre deux fronts : la justice et la politique culturelle locale. L’enquête du parquet de Bobigny devra déterminer si les menaces relèvent d’un délit pénal. En parallèle, la ville réfléchit à sécuriser ses futures séances.
- Plainte déposée pour mise en danger des agents municipaux.
- Commission culture d’Est Ensemble convoquée pour revoir le protocole.
- Soutien ministériel : Rachida Dati envisage une loi contre l’entrave à la diffusion artistique.
Les experts en droit rappellent qu’installer une projection n’est pas plus complexe que de remplir un chèque, mais garantir la sécurité du public implique des mesures proches de celles nécessaires pour débrider un vélo électrique : un cadre légal strict.
Le poids grandissant des réseaux sociaux
En 2025, un simple post peut déclencher un mouvement. Une comparaison avec l’obtention de Spotify Premium gratuit sur iOS montre comment la viralité se construit : tutoriels partagés, rumeurs amplifiées, puis pression collective.
- Temps moyen pour qu’un hashtag atteigne 100 000 vues : 2 h.
- Anonymat des auteurs : 70 % utilisent des comptes sans photo.
- Impact sur les ventes de billets : –15 % dans les jours suivant une polémique.
À l’avenir, Noisy-le-Sec pourrait s’inspirer des stratégies de modération décrites dans cet article sur la trottinette électrique : surveiller, alerter, intervenir.
Vers une charte des projections en plein air ?
Plusieurs municipalités songent à une charte imposant :
- Analyse de risque systématique avant toute séance.
- Présence d’un médiateur culturel pour désamorcer les tensions.
- Communication transparente sur les choix de programmation.
En filigrane, la question demeure : comment défendre l’accès à la culture sans militariser l’espace public ? Une interrogation qui dépasse largement le cas de Barbie.
Questions fréquentes autour de l’annulation du film Barbie
Pourquoi le film a-t-il suscité des menaces alors qu’il est classé tout public ?
Parce que certains groupes estiment que la mise en avant de personnages LGBTQ+ et la critique du patriarcat portent atteinte à leurs valeurs. Leur interprétation, non partagée par le CNC, a servi de prétexte pour exiger la déprogrammation.
Quelles suites judiciaires sont possibles ?
Les auteurs des menaces risquent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 € d’amende pour intimidation envers un agent public. La plainte vise aussi l’entrave à la liberté d’expression artistique.
La mairie peut-elle reprogrammer Barbie ?
Oui, en réévaluant la sécurité. Une option serait une séance intérieure, contrôlée, ou un partenariat avec une salle commerciale voisine.
Quel rôle jouent Mattel et Warner Bros dans ce type de controverse ?
Les studios suivent l’affaire de près pour protéger l’image de la marque, mais la programmation locale relève des municipalités. Leur soutien se traduit souvent par des messages publics en faveur de la liberté culturelle.
Cette affaire aura-t-elle un impact sur d’autres projections estivales ?
Probablement : plusieurs mairies d’Île-de-France ont déjà révisé la liste des films diffusés en plein air, craignant d’autres pressions. Certaines renforcent la sécurité, d’autres préfèrent déplacer les séances en salles fermées.












